Analyse- Échec de l'élection ivoirienne, la transition civile inévitable en côte d'ivoire
Au lendemain d’une parodie d’élection, que dis-je ! D’un simulacre d’élection, toute la communauté nationale et internationale est médusée. Comment après avoir déployé 35 000 Soldats, les élections ont fini par donner un taux de participation en deçà de 10% ? Plusieurs facteurs tendent à l’expliquer :
Le premier, est surement l’appel à la désobéissance civile lancée par la plateforme des groupements et partis politiques de l’opposition ivoirienne et plusieurs organisations de la société civile. En effet, lorsque vous retrouvez dans une même plateforme des poids lourds de la scène politique ivoirienne tels que le PDCI RDA portant la candidature d’Henri Konan Bédié, FPI avec Affi N’guessan , GPS avec Guillaume Soro, UDPCI avec Mabri Toikeusse, LIDER avec Mamadou coulibaly, et bien d’autres personnalités majeures de la scène politiques ivoirienne tels que les ex ministres des affaires étrangères Amon Tanoh, Charles blé Goudé... Ainsi que de nombreux partis politiques regroupés au sein des plateformes CDRP , EDS qui a porté la candidature de l’ex chef d’état Laurent Gbagbo… il est de ce fait, évident que leur appel ait trouvé un large écho auprès de la population, d’autant plus que les revendications de l’opposition reposent sur des éléments tangibles. Notamment, le respect des décisions de justice de la cour africaine des droits relatives à la réintégration de Laurent Gbagbo et Guillaume Soro sur la liste électorale, et la reforme d’une CEI équilibrée tant dans sa composition centrale que locale. En outre, l’audit de la liste électorale point essentiel susceptible de garantir et rassurer les acteurs participants au scrutin. Comment évoquer la question d’élection apaisée si l’exclusion sans précédent de 40 des candidats de l’opposition est constatée? Ou encore cette avalanche d’arrestations, enlèvements arbitraires de personnalités politiques de l’opposition, attaques meurtrières de microbes et milices du RHDP. Qui n’ont fait qu’exacerber le climat sociopolitique ?
Le second facteur s’identifie à la crise de confiance installée entre la population ivoirienne et le président sortant Ouattara Alassane qui n’a pas su vaincre la tentation du troisième mandat inconstitutionnel. Ce faisant, elle s’est sentie tout naturellement trahie. En dépit, des multiples discours et promesses du même Ouattara assurant ne pas aller au-delà de son second et dernier mandat. Mieux, passer la main à une nouvelle génération. C’est connu de la sociologie des peuples, une fois la confiance perdue, il devient quasi-impossible au gouvernant de conserver sa prestance s’il en avait, sa crédibilité s’il en jouissait, ou encore son respect … ce gouvernant devient le premier ennemi du peuple, y compris ceux qui l’auraient précédemment adulé. Dans le cas de la Côte d’Ivoire cette rupture de confiance a fortement joué en sa défaveur. Elle sous-tend donc la volonté affirmée de l’immense majorité des ivoiriens de ne plus lui accordé une quelconque légitimité. Ainsi donc, en plus de l’illégalité, Ouattara est confronté à l’illégitimité avec à peine 10 % du taux de participation, si ce n’est moins. La voie de l’absolutisme a montré toutes ses limites.
L’ère d’une transition civile est inévitable, à l’effet d’organiser des élections crédibles et inclusives semble propice à la facilitation de la réconciliation nationale. Entendons également, comme mission à assigner à ce gouvernement de transition, la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion. Faciliter le retour de tous les exilés politiques et candidats aux élections. Auditer la liste électorale, puis garantir une alternance démocratique et pacifique. Je reste convaincu, qu’aucune politique d’austérité ou d’exclusion ne peut prospérer en côte d’ivoire. Nation, dont la diversité est sa richesse.
Diack Gassama